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Fêtes du centenaire de Verjux le 20 Août 1905

Les 100 ans d'augustin Farion accompagné de sa femme Anne Gaudillot 
Voici le texte original du "le petit journal" supplément illustré du Dimanche 3 Septembre 1905  Numéro 772

Un couple vénérable

Augustin Farion, le centenaire de Verjux, et Anne Gaudillot, sa femme.

Dans l'effondrement de toutes nos traditions, une chose, cependant, subsiste encore quelquefois : le respect dû à la vieillesse. En toutes nos régions françaises, on se fait un devoir de fêter avec quelque solennité ceux qui, après une longue existence de travail, parviennent jusqu'à la centième année de leur âge, ou encore les 'ménages heureux qui, après dix lustres de mariage, peuvent célébrer leurs noces d'or.
Parmi les cérémonies de ce genre, celle qui vient de se dérouler dans la petite commune de Verjux, à trois kilomètres de Gergy, canton de Verdun-sur-Saône, dans le département de Saône-et-Loire, a droit à une mention toute spéciale.
On y a célébré avec solennité le centenaire d'un brave travailleur, Augustin Farion, vigneron, de son état, né le 28 thermidor an 13, c'est-à-dire dans la première année de l'Empire.
Mais, ce qui rendait la cérémonie plus touchante, c'est que la digne compagne du centenaire, Anne Gaudillot, qui, elle, naquit dans la dernière année du règne de l'empereur, le 7 Mars 1815, et, par conséquent, est âgée de quatre-vingt-dix ans, y a eu sa large et juste part.
Les deux époux sont unis depuis le 4 Mars 1832. Ils ont donc plus de soixante-treize ans de mariage ; et, en même temps que le centième anniversaire du mari, on célébrait aussi leurs « noces de platine ».
Ces braves gens vivent d'une petite rente que leur sert un propriétaire du pays, et de l'élevage de volailles que la femme va vendre encore au marché de Gergy.
La cérémonie fut une occasion de réjouissances pour la commune, où les époux Farion ont l'estime de tous. Le village entier les accompagna à l'église; et les vénérables époux manifestèrent une joie réelle en voyant tant de monde sur leur passage.
Un cortège d'octogénaires leur faisait escorte. Le garçon d'honneur des jubilaires, propre, neveu de M.Farion, est âgé de quatre-vingt-six ans ; la demoiselle d'honneur en a quatre-vingt-sep
Après les cérémonies il y eut un banquet auquel prirent part enfants et petits-enfants des centenaires; puis, le soir, un bal champêtre auquel les jubilaires assistèrent un instant. Après quoi, l'âme pleine de douces émotions, ils regagnèrent l'humble logis qui abrita leur longue et calme existence, toute de travail et de simplicité.

Le Petit Journal illustré du 3 Septembre 1905
Le Petit Parisien supplément littéraire illustré
du dimanche 3 Septembre 1905  Numéro 865


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